La collection de minéraux aujourd’hui
Par ses objectifs, dont l’un était de thésauriser les richesses minérales de la terre, la collection de minéralogie avait acquis dès 1900 un rôle référentiel en minéralogie-cristallographie au sein de la communauté scientifique européenne.
La collection aujourd’hui présente d’un côté une haute qualité scientifique qui fait d’elle une collection historique de référence, et de l’autre l’aspect esthétique, bien que non essentiel pour la recherche, mais qui était au centre des préoccupations en tant que support pédagogique. Elle est contemporaine des grandes découvertes en minéralogie-cristallographie auxquelles elle a largement contribué. La collection conserve donc une valeur patrimoniale irremplaçable.
Etroitement associée pendant des décennies à la recherche et à la formation des minéralogistes, elle est aujourd’hui principalement liée aux projets culturels du Jardin des Sciences de l’Université de Strasbourg, à ceux d’autres institutions françaises et étrangères : au Musée d’art Moderne et Contemporain et au Musée Historique de Strasbourg, expositions à Ste Marie-aux-Mines, à Bühl/Baden, à München et à Hamburg.
Elle est également sollicitée par les étudiants de la Faculté des arts de l’Université, par des élèves et de la Haute Ecole des Arts du Rhin et de l’Université du temps libre, et par la communauté artistique alsacienne. Une exposition artistique a été organisée conjointement au Musée entre l’Université et par et dans les locaux du Centre d’Actions Artistiques Contemporains de Strasbourg, en 2010-2011.
Depuis 1990, l’identification, la classification, le conditionnement des minéraux, des archives et des instruments d’enseignement et de recherche de l’ancien Institut font l’objet d’une procédure systématique de conservation.
Des 30 000 minéraux estimés, on notera l’absence de très gros échantillons jugés sans doute encombrants et difficilement exploitables d’un point de vue scientifique ; ainsi nombreux sont les échantillons de petites et moyennes dimensions permettant une optimisation en terme d’observation et de rangement.
La collection a été présentée dès le début du XIXe siècle avec le souci d’un classement scientifique par les précurseurs du XIXe siècle (Auguste DAUBREE, puis Paul GROTH qui est à l’origine d’une classification moderne) avant de recevoir un ordonnancement définitif (Hugo STRUNZ, à partir de 1938). Cette classification cristallochimique est celle adoptée ici. Elle se compose d’environ 1200 espèces minérales réparties en 9 classes. Sont exposés 2 300 minéraux de toutes origines, comprenant de nombreux échantillons types et d’autres correspondant à des gisements aujourd’hui épuisés ou protégés.
Tableau des espèces minérales courantes présentées dans la salle de classification
I | éléments natifs | 17 espèces |
II | sulfures et sulfosels | 42 espèces |
III | halogénures | 12 espèces |
IV | oxydes et hydroxydes | 41 espèces |
V | carbonates, nitrates et borates | 13 espèces |
VI | sulfates, chromates, molydates et wolframates | 20 espèces |
VII | phosphates, arséniates et vanadates | 21 espèces |
VIII | silicates | 83 espèces |
IX | minéraux d’origine organique | 3 espèces |
Les archives anciennes permettent de suivre en partie depuis 1821 la constitution de la collection de l’Université Française puis Impériale, notamment sur la base des catalogues et des registres d’inventaires des XIXe et XXe siècles, des quittances afférentes aux achats de minéraux réalisés auprès des différents comptoirs minéralogiques européens et américains du nord, alors qu’on peut suivre dans un inventaire ouvert en 1872 les donations et les achats effectués auprès d’autres structures et de personnes.
Elle est l’une des rares collections universitaires françaises à bénéficier d’une mise à niveau en terme de conservation et de définition du contour patrimonial des pratiques, des connaissances scientifiques et de l’histoire.
17 février 2014